Nairobi, 07 septembre, 2025 / 3:18 PM
Il y a de l’espoir que l’hôpital missionnaire St. Mary’s de Mumias, relevant du diocèse catholique de Kakamega au Kenya et dont les activités avaient été suspendues depuis le début du mois de juillet, puisse rouvrir bientôt ses portes aux patients.
Cela fait suite à une rencontre que le ministre de la Santé, Aden Duale, a eue le 3 septembre avec Mgr Joseph Obanyi Sagwe, évêque du diocèse de Kakamega, au sujet du paiement des arriérés dus à l’établissement de 93 ans par la Social Health Authority (SHA).
Les discussions sur la réouverture de l’hôpital, géré par la Congrégation des Sœurs de Marie de Kakamega (SMK), auraient porté sur l’éclaircissement du paiement partiel des arriérés de 180 millions de shillings kényans (1,4 million USD) qui avaient conduit à la fermeture de l’établissement.
À l’issue de la réunion, à laquelle assistait également le gouverneur du comté de Kakamega, Fernandes Barasa, le ministre Duale a confirmé que l’hôpital, fondé en 1932 par les Ursulines de Bergen, dispose de toutes les licences valides.
« L’hôpital St. Mary’s n’a pas été fermé par la SHA. Il n’a pas été fermé par l’autorité de régulation, le Kenya Medical Practitioners and Dentists Council. Leur licence est valide. Il n’a pas été fermé par l’agence de santé numérique qui contrôle le système. Il a toutes les licences valides », a-t-il déclaré.
Depuis la fermeture, un désaccord persiste sur le montant réellement versé à l’établissement par la SHA. Le week-end dernier, Mgr Obanyi avait réfuté les affirmations du Premier secrétaire du gouvernement selon lesquelles près de 100 millions de shillings avaient été déboursés.
De décembre à août de cette année, le ministre Duale a indiqué que l’hôpital St. Mary’s avait reçu un remboursement totalisant 98 millions de shillings kényans de la part de la SHA. Mgr Obanyi a confirmé ces chiffres et précisé que l’argent servira à régler les arriérés dus aux employés de l’établissement.
« Ces fonds ont été versés progressivement au fil des mois. Nous croyons qu’un paiement en attente de 35 millions de shillings de la SHA nous permettra de solder les arriérés des travailleurs », a déclaré l’évêque.
Selon des sources, l’hôpital est encore créancier de 140 millions de shillings au titre d’arriérés dus par l’ancien organisme public, le National Health Insurance Fund (NHIF).
Plus tôt, les évêques catholiques du Kenya avaient réaffirmé leur engagement à porter la mission de l’Église dans l’enseignement et la santé, malgré les « sérieux » défis rencontrés dans ces secteurs en Afrique de l’Est.
« Nous resterons infatigables dans notre résolution de continuer à aider nos communautés et à bâtir notre pays dans les domaines de l’éducation et de la santé autant que possible », a déclaré Mgr Maurice Muhatia Makumba, archevêque et président de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), lors de l’installation de Mgr John Kiplimo Lelei comme premier évêque du diocèse de Kapsabet.
Mgr Muhatia avait qualifié la fermeture de l’hôpital St. Mary’s de « regrettable » et exprimé l’espoir qu’une telle situation ne se reproduise pas dans un autre hôpital missionnaire catholique du pays.
« Nous prions pour que cela n’arrive pas à un autre hôpital missionnaire, car ce qui a affecté l’hôpital de Mumias n’est pas un cas isolé », a déclaré l’archevêque de Kisumu.
Il a insisté sur la nécessité d’une action rapide pour résoudre les problèmes sous-jacents et protéger la vie des nombreuses familles qui dépendent de ces institutions pour leur santé et leurs moyens de subsistance.
En février 2025, les membres de la KCCB s’étaient prononcés sur l’impasse entre la SHA et les établissements de santé privés du pays, y compris les hôpitaux catholiques, concernant les arriérés et les paiements.
Ils avaient demandé une révision de la loi de 2023 sur le Fonds d’assurance maladie sociale (SHIF Act 2023), dans le contexte d’une controverse entre la SHA et les établissements privés regroupés au sein de la Rural and Urban Private Hospitals Association of Kenya (RUPHA), à cause d’arriérés impayés d’environ 30 milliards de shillings kényans (231,1 millions USD) hérités de l’ancien NHIF.
Les responsables de l’Église catholique avaient alors exprimé leur inquiétude en précisant que les établissements de santé catholiques avaient à ce moment-là plus de 2,5 milliards de shillings (19,2 millions USD) de créances non réglées, et averti que le manquement du gouvernement kényan menaçait la viabilité des structures de santé privées.
« Nous demeurons très inquiets que nos hôpitaux, qui servent principalement les plus démunis, soient paralysés parce que le gouvernement ne respecte pas ses promesses de verser les fonds dus », avaient-ils déclaré dans leur message collectif lors du lancement de la Campagne de Carême 2025, placée sous le thème : « Le Kenya que nous désirons ».
Dans son annonce du 3 septembre concernant la réouverture de St. Mary’s, le ministre Duale a indiqué que les arriérés supérieurs à 10 millions de shillings dus à toute institution ne seraient réglés qu’après vérification, un processus engagé en juin.
« Si vous voulez que je vous paie, vous devez accepter la vérification de ces factures en attente. Sans vérification, nous ne paierons pas. Nous devons protéger les ressources publiques », a-t-il déclaré.
Ce processus de vérification avait été lancé à la suite de fausses réclamations dans le système de la SHA impliquant des irrégularités présumées : falsification de données de patients, double facturation, augmentation fictive du nombre de lits, admissions fantômes, hospitalisations non nécessaires, ainsi qu’un usage abusif des codes de pré-autorisation et d’accès des patients.
Le 29 juin seulement, 31 hôpitaux privés auraient été fermés pour fraude liée aux fonds de la SHA. Certains établissements facturaient à la fois la SHA et les patients pour les mêmes services.
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